LE RISQUE QUE REPRÉSENTE LE FAIT DE VOYAGER PAR LA ROUTE
 
 
 

Il est admis en général que parmi tous les modes de déplacement les véhicules routiers sont les plus dangereux. Et cela pourrait s'expliquer en remontant aux sources pour voir le pli pris au départ d'après les caractéristiques de chacun. Si par exemple le train et l'avion de ligne sont plus fiables c'est d'abord parce que ce sont des transports collectifs. Et pour ce qui se fait par les airs on a pris très vite les mesures de sécurité les plus drastiques dès que l'on s'est rendu compte de sa très grande dangerosité potentielle.

 
 
 

On sait par exemple qu'un avion a toutes les chances de brûler s'il s'écrase au sol. D'abord parce qu'il contient généralement une quantité de carburant telle que le poids au décollage peut faire jusqu'à la moitié de celui de l'aéronef car c'est l'énergie nécessaire pour voler sur une longue distance. Ensuite un avion ne peut pas tenir l'air en dessous d'une certaine vitesse forcément importante pour ne pas « décrocher ». Et c'est pour cela que ses réservoirs ont toutes les chances d'éclater sous l'effet d'un impact obligatoirement brutal en dispersant le kérosène jusqu'à proximité des moteurs brûlants qui y mettent le feu.

 
 
 

Or c'est tout le contraire pour ce qui est de la voiture dont les risques de brûler sont en proportion inverse, ce qui tue ou blesse dans un accident n'étant que le choc lui-même la plupart du temps. Il est vrai qu'il peut être plus violent parce qu'une voiture particulière est plus petite qu'un avion de ligne où les passagers situés à l'arrière peuvent à la limite n'être que fortement secoués pendant que l'avant s'écrase. Et donc les statistiques sont là pour dire que la route fait plus de victimes que tous les autres façons de voyager réunies. Si un accident de la circulation n'en fait que deux ou trois en moyenne il est si fréquent qu'au final cela en fait bien davantage que pour l'avion, le train, le bateau, etc.

 
 
 

Tout ceci s'expliquerait par le fait que le conducteur d'une automobile la pilote en toute indépendance, une médaille qui a pour revers l'insécurité. En plus elle transporte trop peu de gens pour qu'on n'ait jamais imaginé des systèmes de sécurité comparables à ce qu'il en est pour le train ou l'avion de ligne qui sont beaucoup plus chargés en passagers. Et puis au début on n'envisageait pas que la voiture prenne l'importance démesurée qu'on lui connaît à présent. Et parmi les pays d'Europe ayant le plus d'accidents il y a la France qui compte plusieurs milliers de morts par an sur ses routes.

 
 
 

Mais même s'il y a eu des progrès depuis 2002 surtout on ne peut se satisfaire de n'avoir que quelques centaines de morts en moins d'une année sur l'autre. En fait l'objectif à viser devrait être le « zéro accident » sur les routes comme pour le transport aérien même si cela peut sembler à première vue utopique. Bien sûr il faut tenir compte du contexte environnemental spécifique au réseau routier. Mais si on le voulait vraiment on devrait pouvoir faire en sorte que les accidents soient bien moins nombreux par des moyens techniques appropriés.

 
 
 

Si la France passe pour être parmi les pays d'Europe où il y en a le plus c'est à cause d'un certain nombre de facteurs. D'abord c'est un lieu de passage obligé pour nos voisins. Nous sommes en effet un « carrefour », le centre d'une étoile dont les branches sont le Royaume-Uni, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne, sans compter la Belgique, le Luxembourg, la Suisse et tous les pays au-delà. Et donc notre pays est géographiquement incontournable pour tous ceux qui doivent le traverser pour aller plus loin, lui amenant beaucoup de visiteurs. Il y a d'abord les routiers pour leur travail. Mais aussi les gitans, itinérants par nature. Et les touristes, la France étant généralement le pays qui en attire le plus.

 
 
 

Les étrangers passant par chez nous ou y séjournant sont donc très nombreux. Et que ce soit des particuliers ou des professionnels ils sont forcément facteurs d'accidents par le fait qu'ils conduisent dans un contexte différent de ce auquel ils sont habitués chez eux.

 
 
 

Accessoirement il y a une autre raison qui nous est propre ce sont les animaux des bois (cerfs, chevreuils, sangliers, etc.) qui peuvent traverser inopinément n'importe quelle route même à grande circulation. Or ils sont particulièrement prolifiques dans une forêt française qui est l'une des plus vaste d'Europe.

 
 
 

À cela s'en ajoute une autre, spécifique au caractère des français celui-là, c'est l'alcoolémie. Et aussi la consommation de médicaments, psychotropes surtout, particulièrement importante dans l'hexagone. Sans oublier la drogue qui peut contribuer à avoir le même effet nocif sur le comportement de conducteurs de véhicules sur les routes.

 
 
 

Mais on pourrait améliorer la sécurité sur le réseau routier lui-même. Pour cela on devrait faire en sorte qu'il ne soit pratiquement pas possible de se croiser à grande vitesse sans avoir une séparation « en dur » entre les voies montantes et descendantes.

 
 
 
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