L'ARRIVÉE DE L'ÂME CHEZ L'ENFANT OU L'HOMINIEN
 
 
 

Dans une certaine vision spirituelle des choses certains croient que l'âme est là aussitôt que l'œuf est constitué chez la femme. Mais ce qui va devenir un fœtus n'est d'abord qu'un amas de cellules qui passe après en quelques mois par tous les stades de l'évolution depuis les poissons jusqu'aux mammifères. Et après la naissance ce n'est qu'au terme d'un processus intellectuel complexe durant au moins deux ou trois ans qu'apparaîtra petit à petit la conscience chez un enfant en bas âge. Avant que la volonté qui en résulte prenne le relais c'est donc bien l'animalité qui aura absolument tout dirigé dans l'organisme au début, pouvant d'ailleurs reprendre à tout moment le commandement au besoin, en particulier si on tombe dans un coma profond.

 
 
 

Cette lente prise de conscience d'un enfant pourrait fort bien alors se comparer à ce qu'il en fut des hominiens qui entraient dans la préhistoire il y a de cela un ou deux millions d'années en commençant à faire des outils. Mais ceux apparus sur Terre n'étaient qu'une nouvelle branche dans l'évolution des espèces et ils n'en faisaient pas alors, rendant par là évidente leur animalité. Ils deviendront humains plus tard certes. Mais s'ils devaient déjà avoir eue une « âme » cela pourrait alors être pareil pour n'importe quel autre animal finalement. Qu'elle fut déjà là chez ceux dont le cerveau était trop petit pour avoir une intelligence nécessaire à son expression semble donc peu vraisemblable. Et pour l'embryon jusqu'à un certain stade de développement c'est probablement pareil.

 
 
 

Ceci devrait conduire à ne pas avoir de prises de position par trop tranchées en ce qui le concerne, le mieux étant de se dire tout simplement qu'on ne sait pas quand l'âme entre dans le corps et en tout cas pas forcément juste au moment où l'ovule est fécondé. En fait il faudrait admettre cette idée d'une imprécision voulue comme telle par Dieu dans l'apparition de l'âme au cours ou à la fin des neufs mois de gestation du fœtus équivalant à ce qu'il en a été sans doute chez l'hominien sur les cinq ou six millions d'années ayant précédé la préhistoire.

 
 
 

La certitude affichée par certains sur ce sujet ne devrait normalement découler que de l'évidence. Or s'agissant de la conscience celle-ci n'est que bien après la naissance lorsque l'enfant commence à communiquer par la parole. C'est alors que l'homme se différencie vraiment de l'animal qui n'en reste qu'à un stade de fonctionnement primaire toute sa vie durant. Naturellement l'âme est présente bien avant qu'on s'en rende compte, sollicitant vivement l'ouverture de l'esprit d'où découlera la conscience. Mais quand exactement il serait plus honnête de dire qu'on n'en sait rien au lieu de ne s'en tenir qu'à des positions de principe.

 
 
 

C'est d'ailleurs à partir de là que se mémorisent des faits marquants remontant à la prime enfance et ayant un rapport avec l'affectivité. Car en effet, bien que se servant des mêmes neurones, la mémoire commandée par l'âme travaille de façon très différente de celle de l'animal. Dans un premier temps on enregistre directement comme lui qui d'ailleurs ne fait jamais que ça toute sa vie durant.

 
 
 

Mais après chez l'homme son cerveau fonctionne un peu à la façon de la vache ruminant ce qu'elle a brouté : on repense à ce qu'on a ressenti d'important, on se rejoue la scène en son for intérieur, quelque chose qui peut même se refaire plusieurs fois comme un film qui repasse en boucle. Et par la suite on la retient plus ou moins bien en fonction du degré d'importance estimé d'un point de vue affectif. Finalement ce n'est que le résultat de ce travail intellectuel qui restera en mémoire définitivement.

 
 
 

Maintenant ce qui se produit souvent c'est que le « rendu » de cette réflexion subit des déformations par rapport à la perception initiale, raison pour laquelle deux personnes ayant vu la même chose peuvent en témoigner d'une manière légèrement différente, des erreurs ayant pu se glisser dans cette remâche d'un événement après coup. C'est toute la différence qu'il y a entre le souvenir chez l'homme - être conscient et réfléchi - et l'animal - instinctif - ou l'enfant jusque bien après sa naissance, événement de la plus haute importance tout de même mais dont nul ne se souvient. Par contre pour tout ce qui est répétitif et n'a pas d'importance du point de vue affectif, comme de faire ses besoins par exemple, cela ne laisse pas plus de trace en mémoire chez l'homme que chez l'animal.

 
 
 
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