LE PARADIS POURRAIT RÉSULTER DU TRAVAIL DE L'HUMANITÉ
 
 
 

Si le problème de l'existence de Dieu a forcément un certain intérêt c'est parce qu'il a pour corollaire le fait de se demander s'il y aurait une autre vie après la mort et dans quelles conditions on vivrait concrètement parlant. En réalité tout le monde y croit plus ou moins sans s'en rendre bien compte.

 
 
 

Dans la vie courante il est difficile de distinguer le matériel du spirituel tant les deux sont mélangés. Et pourtant il y a ce qui n'aurait de rapport qu'avec l'âme et on voit mal qu'il n'en resterait pas quelque chose lorsque l'organisme tombe en panne. On se dit alors qu'en dépit de son immensité cet univers matériel ne serait pour les êtres conscients que nous sommes qu'une étape préliminaire en prélude à une autre dimension. Et il se pourrait même que ce qu'on y découvre soit d'un intérêt tel que ce qui a précédé s'oublierait très vite.

 
 
 

Mais ceci suppose d'abord qu'on ait pu l'avoir gardé en mémoire. Car s'il y avait une autre existence la question se pose du souvenir de la vie actuelle, celle qui a précédé la mort. En effet les évènements marquants restent parce qu'ils sont enregistrés et conservés dans un cerveau qui ne fonctionne que pendant la vie. Par contre si celui-ci se détruit à la mort toute mémorisation devrait forcément disparaître, tout comme les notions d'espace et de temps d'ailleurs.

 
 
 

Dans la religion catholique en principe le corps doit ressusciter. Mais s'il y avait une autre vie après et si on ne se souvenait de rien il pourrait tout aussi bien y en avoir déjà eue une avant tant qu'à faire. Il serait possible qu'on renaisse un peu plus tard dans un autre individu sur la Terre et que tout recommence sans qu'on puisse se souvenir de sa précédente personnalité. A contrario on pourrait également supposer qu'on ressuscite mettons dans un milliard d'années et sur une planète d'une autre galaxie. Et tout ceci ne serait pas contradictoire d'avec la foi catholique sur l'au-delà, car un temps si grand soit-il pour les vivants est sans importance pour les morts dont l'horloge biologique ne marche plus.

 
 
 

En fait même les gens d'un haut degré d'élévation spirituelle ont une idée de la mort et de l'au-delà pour le moins assez vague. Maintenant si tout le monde se trompe ce n'est pas de la même manière, chacun en imaginant certains aspects mieux que d'autres. Peut-être faudrait-il faire une moyenne de ce que tous les membres de l'humanité supposent pour être plus proche de la réalité sans que ce soit parfait bien entendu.

 
 
 

Pour nous chrétiens le seul homme qui sache exactement en quoi consiste l'au-delà ne pourrait être que le Christ lui-même car il était à la fois Dieu. De ce fait il savait parfaitement à quoi s'attendre en ce qui concerne sa propre mort. Mais au degré de lucidité qui était le sien les contingences matérielles ne pouvaient sans doute pas influencer son comportement. Et sans que sa sensibilité ne soit en rien atténuée physiquement parlant il put mettre sa douleur en arrière-plan et la dominer mieux que nul ne serait jamais capable de le faire.

 
 
 

Car elle n'est qu'un signal en fait, utile à un ignorant mais non pour un homme censé être Dieu à la fois et qui connaît donc la suite des événements, même s'il avait dérogé à son état initial en se mettant dans notre « espace-temps ».

 
 
 

Autrefois on influençait par des images fortes. Ainsi en était-il de l'enfer qu'on présentait sous des couleurs très vives, et en théorie définitif. Mais si Dieu est d'une telle bonté comme le principe en est généralement posé, l'existence d'un enfer « éternel » est quelque chose d'inconcevable. À présent pour beaucoup il parait évident qu'on ira tous au paradis tôt ou tard, s'il existe bien sûr, tant est impensable une telle damnation. D'autant plus qu'en fait il serait à des niveaux différents d'après les Écritures ce qui semblerait assez logique.

 
 
 

Qui plus est la religion catholique a un peu nuancées les choses en évoquant le purgatoire comme transition pour l'âme qui n'est pas propre à aller au paradis. Mais à un certain degré d'intensité de forme et de durée selon notre échelle de valeur cela pourrait tout aussi bien valoir « l'enfer » sans contredire l'Église en disant qu'il n'y en a pas. Parce que si Dieu existe en ayant l'éternité devant lui, il a tout le temps pour rendre la justice qui n'est pas de ce monde mais devrait l'être dans l'autre, le contraire paraissant absurde. On pourrait même imaginer que la moindre seconde vécue sur Terre par chacun y serait analysée et le bien séparé du mal pour une épuration jusqu'à la perfection de l'être. Et c'est ce qui serait justement le purgatoire en prélude au paradis.

 
 
 

Ce qui suppose une mémorisation des choses sans dépendre du cerveau détruit à la mort. Mais si c'est le cas toutes les frustrations de la vie devraient trouver leur compensation dans un au-delà où tout serait aussi clair pour l'homme que pour Dieu, chaque être conscient en constituant une partie comme un grain du sable qui constitue des dunes dans le désert du Sahara.

 
 
 

Le travail de fourmis de milliards de gens depuis que l'humanité existe n'aurait pour finalité ultime que la confection du paradis, tels les microbes transformant en huit jours le jus de raisin en vin avant de disparaître. Mais il ne s'agirait que d'un travail fondamentalement spirituel. En fait il est permis de s'imaginer que l'humanité se dirige vers le paradis comme le fleuve va à la mer, fut-ce par des chemins détournés parfois.

 
 
 

On peut supposer que Dieu l'aurait créé par l'intermédiaire d'une humanité qui serait allé petit à petit en se bonifiant par l'amour sous toutes ses formes porté jusqu'à son paroxysme. Et si c'était dans un univers comme celui qu'on connaît ce devrait être la domination parfaite de l'esprit sur la matière par l'élimination de tout ce qui pourrait être défectueux ou dangereux grâce aux techniques les plus appropriées pour cela. L'humanité entière devrait aller dans un tel paradis donc. Et non seulement la nôtre mais naturellement aussi celles d'autres êtres conscients dans l'univers s'il devait y en avoir, ce qui est fort probable.

 
 
 

Mais le bien et le mal sont mélangés et le progrès se fait avec des pas en avant et des pas en arrière. Si on croit en Dieu et qu'on le voit comme le bien absolu, son contraire existe lui aussi bien sûr et c'est le diable, lequel se plaît à freiner la création d'un paradis devant se faire dans un esprit de bienfaisance.

 
 
 

Ce qui n'est naturellement pas le cas des kamikazes croyant y aller après avoir fait un massacre comme le 11 septembre 2001, façon de faire qu'on retrouvera après de la Palestine au Pakistan pour l'essentiel. Mais ces suicidaires risquent fort d'être déçus du résultat, mus qu'ils sont surtout par la haine qui viendrait plutôt du diable, lequel se fait passer pour Dieu à travers ceux qui disent parler en son nom. Ce sont des leaders religieux qui font sans doute parti des « faux dieux » et des « faux prophètes » annoncés par le Christ de son vivant.

 
 
 

Et probablement que chacun vit plus ou moins longtemps sur Terre en fonction de ce que Dieu le juge utile à la construction du paradis, alors que la mort peut paraître absurde de par la vision très limitée des choses propre à l'être humain.

 
 
 

Et si l'existence de Dieu n'est pas plus évidente que cela c'est aussi sans aucun doute parce que si c'était le cas les hommes ne mettraient pas autant de zèle à travailler sans le savoir à la construction du paradis, s'en remettant à la divine providence. Le mystère subsistera afin que l'homme se débrouille, en faisant le bien ou le mal certes. Mais c'est selon le : « Aide-toi, le ciel t'aidera ! » où Dieu n'interviendra que par petites touches extrêmement fines mais déterminantes.

 
 
 
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