L'ACTE SEXUEL DEVRAIT ÊTRE DISSOCIÉ DE LA PROCRÉATION
 
 
 

De tous les êtres vivants sur la Terre l'homme est le seul à avoir conscience de ses actes et de son environnement parce qu'il a une « âme ». Mais celle-ci est incluse dans une « mécanique biologique » soumise par la nature aux mêmes règles que pour n'importe quel animal. Or ce dernier agit automatiquement en fonction des circonstances en étant dirigé par le désir et le plaisir d'une part et par la peur et la douleur de l'autre. Il ne respire pas pour se prendre l'oxygène indispensable à sa survie mais juste pour ne pas étouffer. Il ne mange pas pour enrichir son organisme mais parce qu'il a faim. Et il ne fait pas ses besoins pour évacuer des déchets mais pour se soulager.

 
 
 

Eh bien pour l'accouplement c'est pareil, l'animal ne faisant alors que satisfaire à son appétit de jouissance. Mais bien sûr c'est sans savoir le moins du monde qu'il procrée par la même occasion car il ne peut pas y avoir chez lui la moindre relation entre l'acte sexuel et le résultat pour la femelle un certain temps après incapable qu'il est d'anticiper à ce point. Et donc en fait pour lui l'acte c'est une chose et la procréation en est une autre sans que cela ait le moindre rapport.

 
 
 

Et pour les êtres humains de par leur base animale cela devrait être pareil sur un plan fondamental, car la seule différence pour eux n'est jamais que dans la conscience de ce qu'une femme a des chances d'enfanter après avoir eue une relation sexuelle. Avec en plus quand même un autre facteur d'ordre spirituel totalement inexistant chez l'animal, c'est qu'en principe l'accouplement entre hommes et femmes ne se fait qu'entre partenaires choisis, ce qu'il y a de plus ou moins plaisant dans l'acte se modulant en fonction de leur personnalité. Il n'en reste pas moins que chez l'homme l'aiguillon du désir agit avec la même acuité, le fait de s'y opposer étant alors une contrariété d'autant plus forte que la nature y appelle dès que c'est physiologiquement possible.

 
 
 

Par ailleurs lors d'un accouplement il semblerait que le plaisir soit surtout pour le mâle, justifiant par exemple que les prostituées se fassent payer pour celui qu'elles procurent aux hommes, un « travail » qui aurait toutes les qualités à première vue d'ailleurs. Car il n'est pas fatigant et bien rémunéré, ne demande aucun diplôme mais juste d'être constituée normalement, ne dépend pas de la conjoncture, ignore le chômage et peut même se faire immédiatement et aussi longtemps qu'on en est physiquement capable... Mais la médaille a son revers. C'est d'abord de par le coté un peu indigne de la chose. Et surtout de s'être mis dans un milieu hors norme où règne cette forme d'esclavage moderne qu'est le proxénétisme.

 
 
 

Pourtant si bien des femmes l'auront pratiqué c'est aussi parce qu'à l'occasion elles peuvent également trouver du plaisir dans ce genre de relation tarifé. Et cela se confirme d'ailleurs lorsque l'amour se fait chez des couples constitués normalement où les éventuels cris de jouissance viendraient semble t'il plutôt de la femme. Car, même si cela s'apparenterait à de la soumission, elle trouve du plaisir à être caressée et à ressentir des pressions au niveau du sexe sur le clitoris en particulier tout au moins si on ne le lui a pas enlevé. Finalement sa jouissance peut bien être au moins aussi forte sinon plus que celle de l'homme la pénétrant et éjaculant après l'érection.

 
 
 

Dans chaque sexe on peut aussi se procurer du plaisir seul éventuellement par la masturbation. Mais chez la femme ce n'est vraiment que pour la jouissance. Alors que pour l'homme c'est aussi un exutoire ressenti comme une nécessité, celle d'expulser du sperme produit par ses glandes. C'est la même chose pour l'acte sexuel d'ailleurs. À tel point que cela peut aller jusqu'au viol chez certains n'imaginant pas pouvoir se satisfaire autrement qu'avec une partenaire fut-elle contrainte et forcée, une spécificité de l'être humain au demeurant.

 
 
 

Pour les animaux l'accouplement n'est pas possible sans le consentement de la femelle. Chez les félins il arrive que cette dernière se refuse, contrairement aux herbivores dont ils se nourrissent. C'est probablement fait alors pour limiter le peuplement naturel des prédateurs dont la biomasse est nettement inférieure à celle de leurs proies car les neuf dixièmes des protéines se perdent chaque fois qu'on franchit un maillon de la chaîne alimentaire.

 
 
 

Donc pour l'être humain aussi faire l'amour c'est d'abord un acte physique qui s'accompagne normalement de sentiment mais pas forcément à tous les coups et où la possibilité qu'il en résulte la venue d'un enfant n'est jamais vue qu'en filigrane. Qui plus est le nombre de fois qu'il se fait est normalement beaucoup plus important que l'occasion pour la femme d'être enceinte. Il ne devrait donc pas y avoir une relation de cause à effet systématique entre l'acte sexuel et la procréation. D'autant plus qu'à présent on sait les dissocier totalement l'un de l'autre par cette technique récente qu'est la contraception.

 
 
 

Ceci dit il semblerait que la chrétienté en général s'y oppose avec pour raison première l'expression du refus de donner la vie contredisant le : « Croissez et multipliez ! » du Christ. Mais avec sept milliards d'individus à présent sur Terre et les problèmes environnementaux en découlant l'argument a tout de même moins de poids qu'il y a deux mille ans de cela où le taux de peuplement était bien moins élevé. En réalité l'Église catholique ne peut pas être foncièrement nataliste puisque les religieux ne font pas d'enfant et que la Sainte Famille est considérée comme un « modèle » alors que le Christ y est fils unique.

 
 
 

En fait si elle désapprouve la contraception c'est parce qu'elle l'estime « contre nature », la seule solution qui lui convienne n'étant que l'abstinence sur le plan sexuel si on ne veut pas enfanter. Mais on voit déjà que des ecclésiastiques qui se devraient en théorie de rester chastes ne respectent pas leurs engagements. Et certains vont même jusqu'à succomber à la pédophilie.

 
 
 

La chasteté devrait être vue comme une exception en fait, le résultat d'un haut degré d'élévation spirituelle qui n'est pas à la portée de tout le monde. N'avoir pour solution que l'abstinence c'est un peu comme de suggérer à l'obèse de ne pas manger en lui déconseillant l'anneau gastrique parce qu'artificiel. Mais se nourrir est un plaisir animal pour la survie de l'organisme au même titre que la jouissance de l'accouplement pour le maintien de l'espèce. Ce sont des ordres donnés par la nature aussi impérieux dans un cas que dans l'autre. Et même si c'est inutile cela ne change rien au problème. Si donc on admet qu'il soit trop dur de ne pas y obéir chez l'obèse en lui tolérant l'anneau gastrique il faudrait logiquement en faire autant de la contraception pour ne pas procréer.

 
 
 

Finalement céder au plaisir quel qu'il soit ne devrait pas être considéré comme une faute dans la mesure où cela n'a pas de conséquence fâcheuse pour autrui en particulier pour une fille d'être enceinte si elle n'est pas dans les conditions qu'il faut pour être mère. Et c'est pareil d'ailleurs que l'acte soit fait à deux ou solitairement et entre personnes du même sexe ou pas si ça ne joue pas sur la santé d'autrui ou de soi-même. En fait on a l'impression que ceux qui voient la masturbation et l'homosexualité comme des pratiques honteuses se polarisent sur ce que leur aspect peut avoir de « sale », ce qui est secondaire en fait. Car ce sont des déviances qui se rattachent à un plaisir qui lui est naturel.

 
 
 

Qui plus est, le sexe étant un plaisir parfaitement gratuit, les plus pauvres sur Terre en profitent à fond. C'est la raison pour laquelle la démographie explose chez eux parce qu'ils ne savent pas user de la contraception, qu'ils n'en n'ont pas les moyens ou qu'ils ne le peuvent pas parce qu'elle est mal vue. Dans ces pays-là d'ailleurs le plaisir est généralement moindre pour la femme que pour l'homme, religions et traditions servant d'alibis à la seule satisfaction du mâle, surtout là où on pratique l'excision.

 
 
 

En fait tous les êtres humains ne sont pas le fruit de l'amour loin de là mais du plaisir pur et simple pour bon nombre d'entre eux. La contraception aiderait à stabiliser le peuplement de notre humanité devenue déjà l'espèce animale la plus répandue sur la Terre de dimension physiquement comparable s'entend. Mais les plus riches maîtrisent bien leur démographie. Et en Europe c'est même la régression. La contraception se pratique couramment même dans les pays à la pointe du catholicisme, car si on s'y contentait de laisser faire la nature le nombre de mères de familles nombreuses y serait autrement plus important, l'abstinence seule ne pouvant expliquer une telle faiblesse de la natalité.

 
 
 

Cette dernière peut se limiter aussi par l'avortement auquel l'Église catholique s'oppose bien davantage à plus juste titre sans doute. Mais il faudrait bien voir que c'est surtout à cause des ratés de la contraception qu'il y a autant d'IVG en France en particulier et aussi de naissances d'enfants non désirés surtout chez les adolescentes. Et donc être avec la même force contre l'une ou l'autre de ces façons de les limiter c'est un peu vouloir le beurre et l'argent du beurre. Bref il peut s'admettre que l'avortement soit un « péché » mais pas la contraception parce que l'un pourrait d'autant mieux s'éviter par l'autre que celui-ci se ferait avec la plus grande facilité et dans les meilleures conditions possibles.

 
 
 
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