LA DEUXIÈME GUERRE MONDIALE ET SES CONTRECOUPS
 
 
 

À la suite du raid aérien que les japonais déclenchèrent sur leur principale base maritime du Pacifique le 7 décembre 1941 les américains déclarèrent la guerre au Japon, et l'Allemagne en fit de même à l'égard des États-Unis par solidarité envers son allié asiatique. Tout venait donc des japonais. Mais cela n'empêcha pas les américains de donner ensuite la priorité dans leurs efforts de guerre à l'Allemagne, conscients qu'ils étaient de sa plus grande dangerosité, car c'était la deuxième puissance économique du monde à l'époque. Elle était à la pointe de la technologie et très en avance sur tout le monde, en matière de propulsion pour ce qui était des fusées en particulier.

 
 
 

Il y avait donc tout lieu de craindre pour la bombe atomique qu'on se dépêchait de mettre au point aux États-Unis faute de savoir où l'Allemagne en était sur le projet. D'où la nécessité également de débarquer en Normandie pour la vaincre au plus vite. Et probablement aussi ne pas trop laisser après le conflit le champ libre aux soviétiques qui auraient pu occuper l'Allemagne à eux tout seuls sans la présence américaine sur place. Ils auraient peut-être même pu aller plus loin vers l'ouest et dominer pratiquement toute l'Europe continentale après.

 
 
 

La fin de la deuxième guerre mondiale aura été d'ailleurs le point de départ de la confrontation idéologique entre « capitalisme » et « communisme » dont le siège était à Moscou. D'où la course aux armements entre russes et américains durant les quatre décennies qui suivirent, en contrecoup du traumatisme de la deuxième guerre mondiale peut-être aussi. Car elle aura été responsable d'une cinquantaine de millions de morts, dont la moitié au moins en Union soviétique. Ce fut la « guerre froide » où jamais deux soldats russe et américain n'auront été face à face. Il était impossible aux deux super-puissances d'en découdre directement parce que cela aurait fait courir le risque de mettre le doigt dans l'engrenage d'une troisième guerre mondiale.

 
 
 

En effet d'un coté comme de l'autre on avait de quoi se détruire mutuellement plusieurs fois. Il y avait là un gaspillage dont on finira par se rendre compte de la stupidité. Il est vrai qu'en matière de défense nationale l'économie n'est pas de mise, car rien n'est plus cher qu'une guerre, surtout si c'est pour la perdre. C'est tout aussi normal que de bien fermer sa porte en sortant de chez soi pour ne pas être cambriolé par exemple.

 
 
 

Mais la bombe atomique c'est vraiment l'arme suprême, et il serait utopique de croire en sa disparition. Jusqu'en 1945 l'assaillant disposant d'un net avantage sur son adversaire pouvait faire la guerre en se disant que ce dernier prendrait tous les coups et lui pratiquement aucun. Et c'est de croire que ça durerait qui aura fait mettre le doigt dans cet engrenage de la deuxième guerre mondiale à l'Allemagne et au Japon, une faute d'appréciation qui leur aura été fatale parce qu'ils ne purent conserver à la longue leur suprématie.

 
 
 

Ceci dit si la défaite du Japon pouvait logiquement s'envisager dès le début de son entrée dans le conflit à cause de sa très nette infériorité comme puissance économique par rapport à celle des États-Unis, celle de l'Allemagne était moins évidente et aura surtout été le résultat d'erreurs de la part d'Hitler qui décidait absolument de tout.

 
 
 

La guerre entre l'Allemagne et les alliés a un coté comparable à l'affrontement entre les Horaces et les Curiaces au moment où le guerrier romain se retrouva seul contre trois, sauf que ce fut en sens inverse. Car lui avait réussi à séparer ses adversaires en faisant semblant de fuir pour les vaincre un par un.

 
 
 

Par contre l'Allemagne n'a pas achevé le plus faible de ses ennemis qu'était le Royaume-Uni lorsque c'était encore possible en l'envahissant, comme envisagé après la capitulation de la France en juin 1940. Au lieu de cela elle s'en prit un autre plus fort en attaquant l'Union Soviétique l'année d'après, puis un encore plus puissant en déclarant la guerre aux États-Unis six mois plus tard. De sorte qu'à combattre ainsi trois adversaires à la fois elle ne pouvait que perdre.

 
 
 

Quant au Japon battant en retraite, les américains avaient bien pensé l'occuper pour obtenir sa capitulation. Mais au vu de ce qu'il en fut préalablement afin de conquérir le moindre îlot dans le Pacifique on se doutait que l'occupation par la force du Japon lui-même aurait probablement coûté extrêmement cher en vies humaines. Les japonais étaient d'autant plus portés à résister en cas d'invasion qu'ils ignoraient alors l'existence même de la bombe atomique. D'où la décision de l'envoyer sur Hiroshima et Nagasaki.

 
 
 

En plus c'était l'occasion rêvée d'expérimenter dans des conditions réelles une arme qu'on venait juste de mettre au point. On l'envoya donc sur des villes de dimension adéquate et n'ayant subi aucune autre destruction pour ne voir que les effets de l'explosion nucléaire. Et si on en lança deux à la suite, c'était parce qu'on mettait au point à la fois une bombe à l'uranium et une au plutonium, et qu'il fallait bien faire l'essai d'un exemplaire de chaque type.

 
 
 
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