LES MOYENS À UTILISER POUR LIMITER L'ENRICHISSEMENT
 
 
 

Qu'il existe des inégalités de situation entre personnes n'ayant pas les mêmes capacités est normal bien sûr mais au point où on en arrive actuellement cela devient excessif. Face à un tel problème il faudrait faire le global des richesses produites dans l'ensemble de la société pour une meilleure répartition selon le mérite et les besoins réels de chacun. On devrait examiner le degré d'utilité de chaque chose d'un point de vue personnel afin de distinguer l'indispensable de l'accessoire. Il faudrait aussi que les revenus soient d'une totale transparence. Et enfin on devrait mettre des garde-fous afin de limiter l'enrichissement pour qui que ce soit dans le but qu'il se fasse selon des normes raisonnables.

 
 
 

Prenons l'exemple d'un livre ou d'un disque dont l'auteur ou l'artiste toucherait disons un euro sur vingt, une part qui aujourd'hui reste constante quel que soit le nombre d'exemplaires vendus. Ce qui devrait être envisagé alors c'est de la réduire petit à petit au-dessus d'un certain seuil à définir qui serait mettons de cent mille exemplaires. S'il y en avait un million de vendus l'auteur ou l'artiste n'en toucherait pas dix fois plus mais disons deux ou trois. Pour dix millions ce ne serait que cinq ou six fois plus par rapport au seuil et huit à dix fois plus s'il s'en vendait cent millions, etc. Ceci en tenant compte de tout ce qui concerne l'intéressé (autres ressources éventuelles, temps pendant lequel il en jouirait, etc.) car ce serait toujours au niveau individuel qu'on ferait les calculs.

 
 
 

Et c'est selon le même principe que les choses devraient se faire pour tous les gens qui s'enrichissent très au-dessus de la moyenne aujourd'hui, qu'il s'agisse de chefs d'entreprises, de politiciens, de sportifs, de journalistes, d'animateurs de télévision, etc. Il faudrait faire un étalonnage précis des revenus quels qu'ils soient et à tous les niveaux dans tous les cas de figure, les plus élevés pouvant descendre au millième de ce qu'ils sont à présent, pour qu'on se situe dans une fourchette de un à dix maximum, ce qui serait quand même plus convenable.

 
 
 

Mais pour que ce ne soit pas trop difficile à réaliser on devrait naturellement y aller progressivement. Ce qu'il faudrait c'est que les nouvelles règles n'entrent en vigueur que pour les grosses fortunes en potentialité. Ce ne serait pas pour celles qui existent déjà pour ne pas inquiéter des gens naturellement portés à s'opposer à toute amputation. En fait cela ne devrait concerner finalement que les générations futures. Mais cela pourrait déjà se faire petit à petit pour ceux qui sont au début d'une brillante carrière au terme de laquelle leur patrimoine devrait largement dépasser la moyenne de par leurs capacités, en mettant des freins à un enrichissement devenant prohibitif si on ne fait rien contre.

 
 
 

Maintenant si les riches ne l'étaient pas à ce point ils pourraient ne plus devoir payer d'impôts à titre personnel, lesquels sont des compensations pour ce que leurs fortunes ont d'excessives aujourd'hui, en plus que d'approvisionner l'État bien sûr. Car ce faisant on reprend d'une main ce qu'on a trop donné de l'autre ce qui est une démarche fondamentalement absurde. Et cela donne la tentation de recourir aux « paradis fiscaux » si on se sent devoir être par trop amputé.

 
 
 

Il y a des fortunes qui se font petit à petit et d'autres qui arrivent brutalement par le plus grand des hasards à n'importe qui. Par exemple en ayant touché le gros lot au loto. Or ce devrait être pareil pour tout le monde en fait si on veut être juste dans tous les cas de figure.

 
 
 

Le même principe serait donc à appliquer aux jeux que l'État a créé car s'il l'a fait c'est pour avoir des sous par la même occasion. Jouer ainsi revient à payer un impôt volontaire. Même s'il est vrai que les plus mordus seraient plutôt des petites gens il devrait en revenir un peu plus à ceux qui sont censés agir dans l'intérêt de la collectivité. Au lieu de donner comme gros lot le prix d'un avion de ligne par exemple mieux vaudrait attribuer la valeur d'une maison, ce dont on pourrait se contenter finalement. Les créateurs des jeux devraient aller au bout de leur logique en récupérant le maximum d'argent que des gens sont si bien disposés à donner alors qu'ils doivent fort bien se douter qu'ils n'ont que d'infimes chances de toucher le gros lot.

 
 
 

Mais bien sûr toutes ces mesures ne seraient vraiment efficaces qu'à condition d'être prises à l'échelle du monde entier. Pendant un certain temps l'idéologie communiste en dominait une bonne partie avec l'Union soviétique et la Chine surtout, le principe étant théoriquement de répartir les richesses entre tous les membres de la société d'une façon équitable. Mais l'Union Soviétique a éclatée et les pays l'ayant constituée se sont mis à l'économie de marché, tout comme la Chine qui en profite pour se développer très rapidement ces derniers temps.

 
 
 

On s'aperçoit alors que toutes les belles idées de l'époque ne servaient en fait que de porte-drapeau à leur nationalisme, équivalent à celui de n'importe quel pays « capitaliste » dont on s'empressera d'imiter la voracité et en jetant aux orties avec la plus grande désinvolture les vertueuses règles de conduite qu'on s'était donné auparavant. À présent on voit que le nombre de milliardaires ne cesse d'augmenter en Russie, en Chine et en Inde. Les principes économiques occidentaux sont repris pratiquement partout, mais dans ce qu'ils ont de pire.

 
 
 

Sans rien perdre de leur nationalisme certains devraient se souvenir de ce que leurs intentions à l'origine avaient de bon sur un plan fondamental en limitant l'enrichissement au niveau individuel comme il est préconisé, ce qui devra bien finir par se faire partout un jour. Et cette meilleure répartition entre membres d'un même pays devrait s'entendre aussi de l'un à l'autre. Car le terrorisme fait son lit de la pauvreté, comme on le voit là où il est le plus violent.

 
 
 

On se souvient que « l'embourgeoisement » était plutôt mal vu de ces pays qui prônaient l'idéologie communiste. À présent il ne serait peut-être pas plus mal de le voir se généraliser en fait, mais à l'échelle de monsieur tout le monde. Et cela pourrait même être une solution contre les extrémistes de toutes natures dans le monde en privilégiant la petite bourgeoisie aux dépens de la richesse la plus dévergondée, dans les pays émergents surtout.

 
 
 

La retenue des appétits chez les plus riches est aussi une nécessité du point de vue environnemental. L'exemple devrait venir d'en haut si on veut demander à chacun de se restreindre pour réduire sa consommation et moins polluer. Ceci serait un complément à la stabilisation du peuplement humain dans le monde auquel il conviendrait de travailler d'ailleurs tout autant qu'au nivellement des écarts de richesse pour le bien de la planète et donc de ses habitants.

 
 
 

À présent les différences sont bien trop considérables, provoquant une course au bien-être qui va complètement en sens contraire du but recherché. En fait l'idéal serait que chacun ait comme principe moral que qui que ce soit d'autre puisse profiter de ce dont il jouit lui-même personnellement au niveau le plus élémentaire qui soit.

 
 
 

Les gouvernements de toutes les nations devraient donc faire en sorte que nul ne puisse faire fortune au-dessus d'une certaine limite. Il faudrait en plafonner l'aptitude pour un particulier, et la hauteur de son patrimoine en conséquence. Et cela devrait s'appliquer aussi à la valeur des choses comme les œuvres d'art pour être « au diapason », si l'on peut dire. Ce faisant il n'y aurait plus tant de banques dans des paradis fiscaux avec tout cet argent qui dort en ne servant à rien. Et aussi de yachts et de constructions luxueuses pour les riches, alors que des millions de gens vivent en dessous du seuil de la pauvreté.

 
 
 
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