IL FAUDRAIT LIMITER LES POSSIBILITÉS DE S'ENRICHIR
 
 
 

La richesse est le fruit du travail de l'homme, chacun œuvrant pour que tout le monde en profite. Et donc tout ce qui se fabrique, cultive, chasse ou pêche fait l'objet de transactions. Au début cela se faisait en nature : c'était le troc. Puis est apparu l'argent sous forme de pièces de monnaies d'abord et de billets de banque ensuite. Et tout cela est devenu plus abstrait quand on a commencé à mettre de l'argent de coté dans des établissements bancaires.

 
 
 

À présent la valeur des choses devient totalement virtuelle avec l'informatique. Mais du même coup il y a là un facteur qui favorise la spéculation. Des gens en font leur métier pour les banques qui les emploie en étant très bien rémunérés pour cela d'ailleurs. Avec eux l'argent circule dans une sorte de « jeu de poker international » n'ayant rien de productif pour la société. On pourrait donc si on le voulait vraiment faire disparaître pour commencer un tel travail inutile, juste par souci d'économie.

 
 
 

La banque est un endroit où chacun met son argent en attendant l'occasion de s'en servir. Et c'est parce que des milliers de gens le font que les banques ont des capitaux si importants. À présent on voit de plus en plus de pays avec des banques destinées aux étrangers pour qu'ils viennent y mettre leurs biens, ce qui en constitue souvent l'essentiel de la richesse nationale d'ailleurs. Ce sont des « paradis fiscaux », les impôts à payer y étant très modestes, voire même inexistants. Ils attirent des gens ayant de gros revenus, ressortissants d'États où la fiscalité est plus forte et qui s'y installent pour éviter d'avoir à donner ce qu'ils estiment être de trop en vivant à plein temps dans leur pays.

 
 
 

Les capitaux que possèdent les établissements bancaires leur permettent aussi de prêter et cela se fait toujours avec des intérêts plus ou moins importants. À présent on prête à des pays comme les États-Unis, le Japon ou même la France qui sont très endettés malgré toutes les richesses qu'ils produisent, résultat du savoir-faire et de l'inventivité de leurs travailleurs. D'autres doivent plutôt leur prospérité à la générosité de la nature par l'abondance des matières premières sur leur territoire, en particulier dans le Golfe Persique grâce au pétrole. Mais n'importe qui peut mettre son argent là où il veut que la banque soit nationale ou pas. De ce fait il est fort possible que le ressortissant d'un État très endetté soit à la fois « prêteur » par l'intermédiaire de sa banque finalement.

 
 
 

À l'heure actuelle nos gouvernants disent être à court d'argent et qu'il faudrait économiser pour le bien public. Mais qu'un pays soit si endetté ne lui empêche pas de se livrer à des dépenses de prestige éventuellement. Et ce qu'on donne pour l'armement par exemple n'a pas la moindre rentabilité. Ainsi en est-il en particulier du porte-avions nucléaire français, un luxe car il n'est pas que pour se défendre comme les sous-marins de la force de dissuasion. Malgré son coût la ligne Maginot se justifiait davantage en fait dans la mesure où la menace de l'Allemagne était très forte à l'époque, même si elle n'aura pas pu empêcher la défaite de 1940, sans doute parce qu'on ne l'avait pas faite assez longue.

 
 
 

Tout ceci est valable pour la France. Maintenant il faut bien dire que d'autres pays ne font pas mieux. Durant la guerre froide l'Union Soviétique faisait jeu égal avec les américains pour ce qui est de l'armement nucléaire. Et en même temps elle envoyait des satellites artificiels et se fit l'équivalent du Concorde franco-anglais. Mais la crise qu'aura subi la Russie après 1990 mit en évidence tout ce que cela avait de dispendieux.

 
 
 

Aujourd'hui s'il y a un problème d'argent c'est surtout au niveau des individus, certains ayant des patrimoines très supérieurs à celui des gens ordinaires. Ce sont d'abord les personnalités en vue du grand public, essentiellement grâce à l'audio-visuel : journalistes ou animateurs d'émissions de télévision, hommes politiques, artistes, sportifs de haut niveau, auteurs de livres, etc. Mais ce peut être aussi le cas de patrons de grosses entreprises, éventuellement très riches tout en brillant néanmoins par leur discrétion.

 
 
 

Tous ces gens-là peuvent se payer des objets de très grande valeur comme des tableaux de maîtres par exemple. Mais voilà un domaine où il est paradoxal de voir comment des peintres si célèbres vivaient au dix-neuvième siècle et avant, tel cet auteur d'une œuvre qui coûterait actuellement une petite fortune et qui la vendit de son vivant pour une soupe.

 
 
 

Ce que voyant on aimerait bien connaître qui donc détermine ainsi la valeur de choses évoluant à ce point au fil du temps. Et c'est pareil pour les gens les plus riches aujourd'hui de par le mérite pouvant justifier de leurs revenus, domaine où l'opinion publique est laissée dans une ignorance profitant à l'évidence aux plus fortunés. La dissimulation dans le domaine de la richesse, c'est le meilleur aveu de ce que ce qui se fait sort de la normalité.

 
 
 

Dans une grande entreprise les salaires sont généralement étalonnés selon des normes raisonnables semble t-il, en fonction de l'importance du poste bien sûr et jusqu'à un certain seuil tout au moins. Mais au-delà l'étalonnage devient de plus en plus disproportionné, voire erratique. Si ce sont les patrons eux-mêmes qui en posent les règles elles risquent fort d'être en leur faveur naturellement. D'où la jalousie fondamentale qui se manifeste de temps en temps à leur égard en contrepartie de déséquilibres par trop flagrants pour les gens ordinaires. Et c'est ce qui alimente la « lutte des classes » dont le principe subsiste toujours même si c'est moins d'actualité qu'il y a quelques décennies de cela.

 
 
 

L'inégalité des richesses est un problème très sensible en France mais qui doit bien se ressentir ailleurs aussi. Tout le monde devrait se rendre compte à quel point la fortune est mal répartie au vu des hôtels et des résidences de luxe qui se bâtissent de par le monde pour une clientèle de touristes haut de gamme, et des yachts se construisant eux aussi en nombre croissant. Encore ne s'agirait-il là que de l'argent utilisé, pas de ce qui se met de coté dans les paradis fiscaux. Et pendant ce temps-là des millions de gens doivent se contenter d'un ou deux euros par jour pour se maintenir aux limites de la survivance.

 
 
 

Mais pour bâtir à Dubaï par exemple on fait appel à des travailleurs étrangers, ressortissants de pays qui manquent bien souvent des infrastructures les plus élémentaires. Or celles-ci auraient pu être installées par ces gens-là justement qui dépensent tant d'énergie pour le seul bien-être des riches. Ce qui veut dire que tout est organisé dans notre monde pour privilégier l'accessoire en faveur de quelques-uns au dépens de l'essentiel pour le minimum de bien-être auquel le plus grand nombre de gens devrait légitimement avoir droit.

 
 
 

Maintenant si les possibilités de s'enrichir étaient plus limitées pour qui que ce soit sur Terre il n'y aurait plus tant de clients pour hôtels et résidences de luxe qui par la force des choses ne se construiraient plus en aussi grande quantité, pas plus que les yachts d'ailleurs. Et cela résoudrait également le problème des paradis fiscaux par le simple fait qu'il ne s'y installerait plus autant de banques pour ressortissants étrangers qui n'auraient pas à payer des impôts dans leur pays dans la mesure où ce ne serait pas nécessaire avec ce qu'ils toucheraient parce que le moins à gagner aurait déjà été pris par l'État, gestionnaire du bien public qui se doit d'en faire profiter tout le monde de façon équivalente.

 
 
 

Il y en a qui trouvent normal de jouir d'un niveau de richesse disproportionné par rapport au commun des mortels parce qu'ils estiment ne pas avoir à vivre aussi « médiocrement » que les autres du fait de leurs capacités qu'ils jugent supérieures à la moyenne. Mais qu'on en tienne compte de la manière la plus avantageuse qui soit en leur faveur, ce qui se fait actuellement est néanmoins tout à fait déraisonnable. Par rapport à celui des gens ordinaires le patrimoine des plus fortunés devrait être dans de bien moindres proportions quand même pour des raisons d'économie et de justice humainement parlant tout à la fois.

 
 
 

Il est vrai que des riches sont généreux en œuvrant dans l'humanitaire, ce qui est bien sûr une bonne chose. Mais en général avant de donner aux autres on s'est déjà bien servi soi-même. Il vaudrait donc mieux qu'ils se contentent de gagner leur argent selon les mêmes critères que celles des gens ordinaires en acceptant de ne s'enrichir que selon un coefficient de progression un peu plus convenable en fonction de leur mérite. Car plus on en donne aux uns moins il y en a pour les autres.

 
 
 
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