L'EXISTENCE DES RELIGIONS ET LEUR RAISON D'ÊTRE
 
 
 

Il n'y a pas si longtemps de cela certains esprits forts prédisaient la disparition des religions avec les progrès de la technique. Or aujourd'hui on s'aperçoit que quelques-unes se portent très bien, qu'il s'agisse des évangéliques américains, une variante du christianisme au prosélytisme tapageur, ou de l'Islam toujours aussi dominateur dans la moitié nord de l'Afrique et au Moyen-Orient avec une influence qui se fait sentir jusqu'aux confins du sud-est asiatique au milieu des hindous, des bouddhistes, des sikhs, etc.

 
 
 

La chrétienté et l'Islam sont les religions les plus importantes dans l'humanité chacune ayant plus d'un milliard de fidèles. Mais le nombre des membres n'est pas forcément un critère de qualité, les différences de valeur entre les religions se mesurant aux sous-produits bienfaisants qu'induit la foi dans la mentalité et le comportement des gens. Ne devrait compter que ce qui se fait concrètement dans le sens du bien ou du mal. Et si on n'agit pas selon ses principes religieux fondamentaux, un désaccord qui se produit bien souvent, c'est de l'hypocrisie.

 
 
 

Pour les religions les plus répandues Dieu serait unique. Mais comme on n'y dit pas pour toutes les mêmes choses il y en a forcément une plus dans le vrai que les autres. En ce qui concerne le catholicisme ce qui lui donnerait une certaine valeur quand même c'est son degré d'exigence. En effet le plus important y est l'amour qu'on doit manifester pour autrui quel qu'il soit et quoi qu'il fasse. La première règle est de ne pas haïr même ceux qui vous veulent du mal ni d'être indifférent à la souffrance même de ceux qu'on ne connaît pas, idéal quasiment inaccessible. C'est d'ailleurs si difficile à faire que bien des chrétiens ne cessent de trahir leur foi, alors que d'autres qui n'en portent pas l'étiquette peuvent se comporter parfois comme tels sans s'en rendre compte.

 
 
 

Dans le catholicisme le prêtre est censé disposer d'un pouvoir « sacramentel ». Par exemple il peut absoudre les péchés par la confession. Mais l'essentiel pour avoir le pardon de Dieu, d'après ce que dit l'Église elle-même, c'est un repentir sincère dans le cœur du pêcheur, la chose la moins assurée qui soit en fait. Par ailleurs il y a aussi l'extrême-onction aux mourants. Mais c'est un bienfait dont des millions de soldats tués au front auront dû se passer. On voit mal alors que le pardon de leurs péchés ne leur fut pas accordé néanmoins s'ils en avaient eu un repentir sincère avant de mourir.

 
 
 

Il en résulte que ce qui a trait aux sacrements n'est sans doute pas ce qu'il y a de plus important pour un ministre du culte de la religion catholique, moins en tous cas que d'être entendu lorsqu'il prêche. D'où l'obligation morale d'assister à la messe du dimanche qui est probablement faite pour avoir un public assuré au sermon. Il faut qu'on vienne écouter le curé donner la « bonne parole » car c'est une question de survie pour l'Église. Et pour les autres religions aussi où on tient surtout à ce que les gens viennent aux cérémonies. Grâce aux moyens de communication modernes on peut avoir un aperçu de toutes les croyances. Mais ce n'est pas suffisant bien sûr.

 
 
 

La religion la plus importante en France c'est le catholicisme en principe. Mais les gens vont de moins en moins à la messe alors que le nombre de prêtres ne cesse de diminuer. Sans doute est-ce le résultat d'un manque de considération. Il est vrai qu'au début du vingtième siècle un fort anticléricalisme régnait déjà dans notre pays. Mais bien que controversés les curés y étaient d'une certaine façon incontournables. Alors qu'à présent le plus dont ils auraient à souffrir ce serait plutôt de l'indifférence.

 
 
 

Il est possible que cet éloignement de l'Église catholique soit dû au fait qu'elle paraisse moins en prise avec les réalités du monde. Car ses dirigeants donnent un peu l'impression de ne se polariser que sur des problèmes d'éthique relatifs au sida, à la limitation des naissances, à l'euthanasie, etc. tout en allant sur de tels sujets à l'encontre du bon sens populaire. Et peut-être aussi de s'attarder sur des problèmes jugés accessoires pour le commun des mortels comme celui des « traditionalistes ». Mais les gens ordinaires s'intéresseraient davantage à des choses plus dérangeantes.

 
 
 

Par exemple dans les années soixante-dix des dirigeants comme Pinochet ainsi que certains généraux argentins affichaient ostensiblement un catholicisme qui leur servait de « couverture de bienséance » pour faire les pires choses. Ils se revêtaient ainsi du bon droit et de la respectabilité alors qu'ils n'étaient jamais que des dictateurs. Qu'à coté de cela des excommunications soient prononcées pour diverses raisons du domaine de la foi ou du respect de la hiérarchie dans l'Église n'a qu'un aspect théorique et secondaire pour des gens qui considèrent arrestations sommaires, disparitions inexpliquées et tortures comme ayant un tout autre caractère de gravité.

 
 
 

Et puis enfin cela contredit quand même le : « Tu ne tueras point ! » du Christ dans l'Évangile. Le respect de la vie humaine est quand même un principe que toutes les religions posent plus ou moins. Mais il faut bien dire qu'il n'aura pas tellement été appliqué dans l'Histoire, même chez les chrétiens pour lesquels c'est particulièrement contradictoire. Quant au : « Croissez et multipliez ! » il n'est pas seulement pour dire de procréer mais aussi de ménager l'existence, parce qu'on voit mal pourquoi enfanter d'un coté si c'est pour occire de l'autre. Et tout cela aurait dû faire éviter qu'on s'entretue ainsi dans des guerres dont on sait pertinemment qu'elles sont très meurtrières.

 
 
 

Excommunier des gens qui ont avorté par exemple parait excessif parce que la réalité de l'âme chez le fœtus ne peut pas se prouver et que de toutes façons il n'est pas capable d'être conscient de quoi que ce soit et donc de sa mort. Mais par contre les deux dernières guerres mondiales en Europe furent de véritables boucheries sans n'avoir pour autant jamais été dénoncées comme telles par les dirigeants de l'Église catholique. Et aucune excommunication n'aura jamais été prononcée lorsque six millions de juifs furent sortis de chez eux pour finir dans une chambre à gaz, même s'il est probable que cela n'eut pas touché tellement leurs destinataires, plutôt protestants si religion il y avait de leur part.

 
 
 

Par ailleurs que le suicide soit condamné se comprend fondamentalement mais pas qu'on ne puisse laisser mourir une personne maintenue en vie d'une façon artificielle par la technique moderne et qui est trop handicapée pour empêcher d'être prolongée malgré elle. C'est un problème qui ne se posait pas au Moyen Âge, une époque où la chrétienté était très forte pourtant mais où celui qui ne pouvait pas vivre naturellement mourait sans qu'on ne puisse rien faire contre.

 
 
 

Il peut sembler normal de maintenir en vie à l'aide d'artifices des gens utiles à la société malgré leur handicap et qui ne veulent pas mourir. Mais si tous sont conscients de l'inutilité de l'individu - à commencer par lui-même - on voit mal qu'on ne puisse laisser les choses suivre leurs cours fatal s'il ne peut pas vivre par ses propres moyens comme tout le monde.

 
 
 

En réalité toutes les religions ne sont jamais que des « inventions » humaines, plutôt bienfaisantes certes, mais qui ne devraient pas se combattre comme on le voit par exemple au Nigeria. Car elles ont toutes plus ou moins un certain lot d'imperfections qui devraient être ressenti en y regardant bien et sans aucun a priori passionnel.

 
 
 

Pour ce qui est du christianisme, d'après ses membres c'est Dieu lui-même qui en serait la source directe en se faisant homme, façon de voir que ne partagent pas toutes les autres religions de par son coté paradoxal pour elles sans doute. Et on voit mal comment on a pu en arriver à un concept tel que celui d'un Dieu en trois personnes, la « Sainte Trinité », spécificité de la religion chrétienne.

 
 
 

Quant aux miracles, tout le monde n'en n'a pas non plus la même vision. Donc l'important ne devrait pas être de ce que l'on croit de choses de ce genre, mais plutôt de ce qui se fait dans la bonne direction, ce qui devrait d'ailleurs aboutir à peu près au même quelle que soit la religion, et ceci rien qu'en se basant sur le bon sens et l'intuition de ce qui à l'évidence est bien ou mal.

 
 
 

Si le Christ est Dieu les quatre évangélistes eux ne le sont sûrement pas. De ce fait le « rendu » de l'histoire du Christ est entaché de quelques imperfections à la source d'interprétations contradictoires au sein même de la chrétienté qui se partage déjà entre catholiques, protestants, orthodoxes, etc.

 
 
 

Donc sans aller jusqu'à dire que toutes les religions se valent, il serait bon tout de même qu'elles essayent de se rapprocher au lieu de se combattre, et qu'on tâche d'en trouver les points communs essentiels, les bases fondamentales de ce qui est des meilleures façons d'agir selon le bon sens et la bonne volonté. Et ceci sans se noyer dans des détails qui ne sont qu'accessoires.

 
 
 
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