LE CORPS HUMAIN N'A PAS À ÊTRE RETOUCHÉ
 
 
 

Œuvre ultime de la nature notre organisme est une « mécanique biologique » d'une qualité dépassant de très loin tout ce que l'homme est capable de créer. Néanmoins celui-ci ressent parfois le besoin de retoucher son propre corps ou celui de sa progéniture sans que cela ne soit en rien contributif à la recherche du bien-être. En fait ce sont principalement pour des raisons traditionnelles ou religieuses que se font ces amputations au niveau du sexe que sont l'excision chez les filles et la circoncision pour les garçons, avec quelquefois un prétexte soi-disant « hygiénique » dans ce dernier cas.

 
 
 

L'ablation du clitoris est interdite en France certes mais pas le sectionnement du prépuce, moins préjudiciable pour l'individu il est vrai. Pourtant on devrait rejeter de telles mutilations à caractère irréversible aussi minimes soient-elles, toutes les parties du corps ayant leur raison d'être même si cela ne parait pas évident. Le travail de la nature étant proche de la perfection il vaudrait mieux l'aider le cas échéant au lieu de la « corriger » ainsi pour rien, par exemple en remettant parfaitement à leur place les différents éléments d'un os cassé pour qu'il se reconstitue bien après.

 
 
 

C'est comme la chirurgie esthétique, gaspillage éhonté de savoir-faire médical aux dépens des soins élémentaires qui manquent aux plus démunis. Admettons que la femme à qui on aura enlevé un sein cancéreux se le fasse remplacer par un autre artificiel. Mais se faire retoucher une partie du corps tout simplement parce qu'on le juge « disgracieux » est un luxe superflu la plupart du temps.

 
 
 

Quant à la circoncision, on voit mal son utilité du simple point de vue pratique. En effet les replis de peau qui recouvrent le gland au repos sont prévus par la nature pour qu'il en reste assez derrière à l'érection sans que cela tire trop fort lorsque le sexe double de volume. À ce moment-là le gland n'a pour couverture que de la muqueuse qui arrête bien les bactéries mais pas les virus. Au bout du sexe de l'homme il n'y a donc qu'une fine membrane un peu équivalente à celle qu'il rencontre à l'intérieur de la femme dans laquelle il pénètre. D'où le risque bien connu d'attraper le sida en s'accouplant sans cet apport de peau artificiel qu'est le préservatif.

 
 
 

Les muqueuses sont des points faibles du corps situés à l'entrée des orifices et qui peuvent être sources d'infections. Mais la nature a ses propres parades. Par exemple l'anus est entre les fesses et au-dessus du vide pour faire ses besoins en chassant ses matières vers l'extérieur. Et c'est pareil pour l'urine d'ailleurs. Ce liquide d'une légère toxicité est bactéricide par certains côtés et fait que les parties sexuelles sont obligatoirement nettoyées souvent. En fait la muqueuse la plus exposée c'est celle du gland chez l'homme surtout s'il ne peut plus être recouvert même quand le membre est au repos. Il parait donc évident que si la nature a prévu cet enrobage c'est dans un but de protection.

 
 
 

Et cela se ressent d'ailleurs par un meilleur confort quand cette partie de peau n'a pas été enlevée. Dans le cas contraire certains sont portés à compenser la gêne qui en résulte par des slips serrant par exemple, avec le risque de cancer des testicules pour cause de surchauffe, une chose semble t'il assez fréquente dans les pays où on circoncit justement.

 
 
 

Et puis on voit mal comment une peau déjà hypertendue en érection sans avoir rien ôté ne le serait pas aux limites de la douleur dans le cas contraire, surtout si cela se fait comme autrefois avec une certaine imprécision à l'aide d'un outil tranchant rudimentaire et sans anesthésie ni le minimum d'hygiène. Mais si on a enlevé trop de peau les érections risquent fort d'être pénibles après.

 
 
 

En fait les amputations au niveau du sexe sont aussi des mesures prises à titre préventif destinées à limiter les possibilités de jouissance en rapport avec. Par exemple la circoncision tendrait à décourager des adolescents à se masturber. Et l'excision empêcherait que la femme ait du plaisir pendant l'acte sexuel. Or c'est quelque chose d'imposé dans les deux cas en le faisant en général sur un enfant. On profite alors de ce que l'individu n'est pas encore apte à décider de son mode d'existence pour le « marquer » à vie. En réalité cela a un caractère purement et simplement répressif.

 
 
 

À un degré moindre il est vrai c'est quand même dans un esprit comparable à celui de couper la main du voleur par exemple, punition perdurant encore par endroits sur laquelle il y aurait à redire bien sûr. Car même si on a anesthésié, le plus grave alors c'est de faire du coupable un infirme qui sera une charge et un facteur de pauvreté pour la société dans laquelle il vit. En définitive c'est un « remède » pire que le mal. Mais un enfant lui n'aura rien fait pour être mutilé. Et même si ce n'est pas aussi dur cela n'en n'est pas moins choquant.

 
 
 

Si donc il ne s'agissait que de respecter les traditions en le faisant sans aucune contrainte, il faudrait attendre la majorité pour qu'une femme se fasse exciser et un homme circoncire. Mais en toute liberté et seulement s'ils le veulent bien.

 
 
 

Il n'en reste pas moins que mutiler ainsi est contre nature. L'homme fait partie des mammifères, une espèce dont les petits se développent dans la femelle qui a été fertilisée au préalable de l'extérieur par le mâle la pénétrant de son sexe.

 
 
 

Chez le taureau par exemple il est long, fin et caché au repos dans un repli de peau sous le ventre qui lui sert de fourreau. À l'accouplement le taureau monte sur la vache et la pénètre de sa verge, telle une épée que la gravité fait dévier vers le bas pour atteindre le vagin situé sous les intestins. Et quand elle ressort il lui fait faire un mouvement de va-et-vient qui la nettoie des saletés au milieu desquelles elle a dû passer car la vache n'a qu'un seul orifice pour évacuer son urine et ses matières fécales. D'où l'utilité de ce « fourreau » pour le taureau.

 
 
 

Et par le fait tous les mammifères ont le même, généralement moins développé certes mais destiné néanmoins à protéger chez l'homme le bout du sexe qu'est le gland qui en principe ne doit émerger de ce qui le recouvre que pour plonger dans le ventre de la femme. Enlever cette protection naturelle n'est pas normal donc, même si c'est moins important chez l'homme que pour d'autres animaux.

 
 
 

Reste à savoir pourquoi on circoncit depuis la nuit des temps. Peut-être est-ce parce que l'homme aura toujours considéré son sexe comme un problème ? Le garçon mettra un certain temps à comprendre que ce prolongement pour faire pipi n'est pas que pour ça mais aussi destiné à fertiliser la femme. Et pour cette dernière le problème se pose un peu pareillement d'ailleurs, car ses seins ne lui sont pas personnellement utiles mais destinés à nourrir l'enfant.

 
 
 

Soit dit en passant, dans un cas comme dans l'autre, ce qu'on tient par-dessus tout à cacher - et à protéger - ce sont des glandes qui ont la particularité de ne pas être comme les autres à l'intérieur de l'organisme, à savoir les testicules et les glandes mammaires. Quant au mâle, il voit son sexe comme le point le plus faible de son anatomie, la partie la plus « féminine » en somme.

 
 
 

Mais l'acte sexuel est nécessaire pour la survie de l'espèce et, comme pour tout animal, il a le désir pour préambule et s'effectue par plaisir. C'est aussi naturel et agréable que de manger pour la survie de son organisme. Qu'on puisse donc voir l'organe fertilisant dans une jouissance voulue par la nature ne devrait pas être objet de honte. Pourtant des siècles de civilisations judéo-chrétiennes ont fait ressentir l'image du sexe mâle un peu comme le summum de la laideur.

 
 
 

C'est certainement pour ça d'ailleurs que par exemple le Christ porte un pagne sur les crucifix, ce qui à l'évidence ne devait pas être la réalité. En effet si dans l'Antiquité la « gymnastique » se pratiquait dans son sens étymologique c'est à dire entièrement nu, à fortiori devait-il en être du crucifié qu'on déshabillait au préalable comme on le dit dans l'Évangile mais totalement sans doute. Déjà s'il fallait être nu avant d'être gazé dans les camps de concentration allemands du régime hitlérien, à bien plus forte raison deux millénaires auparavant pour une exécution capitale qui était autrement plus cruelle.

 
 
 

Dans nos civilisations la nudité intégrale a quelque chose d'hors norme quelles que soient les circonstances alors qu'à l'époque c'était une chose courante. Il y a tout de même au moins une exception avec le naturisme se caractérisant par le fait que les endroits les plus intimes du corps humain ne sont plus forcément à cacher. Pour autant on n'en n'est pas plus lascif qu'autre part dans la mesure où le sexe mâle qui se laisse voir ainsi n'est jamais en érection. Quant à cette extrémité rose qui ne devrait jaillir que pour la fertilisation elle est « habillée » par la nature normalement, tout au moins si on n'a rien fait contre en enlevant de façon intempestive ce qui était prévu pour la recouvrir.

 
 
 
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